Jeux olympiques : le collectif « Le revers de la médaille » publie son rapport sur le nettoyage social
Les expulsions ont augmenté de 38% depuis deux ans
Depuis 8 mois, la centaine d’associations rassemblées au sein du collectif « Le revers de la médaille » alertent sur la nette augmentation des expulsions et opérations de nettoyage social constatées sur le terrain à l’approche des JO, ce que l’État continue de démentir.
Pourtant, le collectif a publié ce 3 juin son rapport Circulez, y’a rien à voir : 1 an de nettoyage social avant les JOP se basant sur des données et observations de terrain en Île-de-France. Le rapport relève que les expulsions pour la période allant d’avril 2023 à mai 2024 ont concerné 12 545 personnes, une augmentation de 38,5 % par rapport à la période 2021-2022. Parmi ces personnes, 3 434 étaient mineures, soit deux fois plus que l’an dernier, et presque trois fois plus qu’en 2021-2022.
Alors que des logiques d’action publique excluantes sont à l’œuvre depuis plusieurs années, certains indicateurs laissent penser que les Jeux olympiques et paralympiques agissent comme un accélérateur de ces dispersions et éloignements.
Les usagers de drogues particulièrement ciblés
Le rapport pointe par ailleurs le « retour du tout répressif » en ce qui concerne les usagers de drogues dans l’espace public. Depuis juin 2023 notamment, le préfet de police de Paris a engagé une action policière « de voie publique » en prenant une série d’arrêtés spéciaux « portant interdiction des regroupements d’usagers de cocaïne base dans certains secteurs de Paris et de la Seine-Saint-Denis ». Ces arrêtés sont depuis repris chaque mois pour de très larges secteurs géographiques.
Les associations en charge de la mise en œuvre de la politique de réduction des risques alertent sur les impacts de ces approches sécuritaires et répressives sur leurs capacités à continuer leur travail et sur la santé des consommateurs. Cette politique conduit en effet à :
- une aggravation des conditions de vie des personnes usagères de drogues accentuant leurs vulnérabilités,
- une montée en tension des riverains qui « héritent » de cette situation dans leurs lieux de vie,
- une dégradation des conditions de travail des acteurs du soin.
Plusieurs associations ont d’ailleurs lancé un recours en référé-liberté contre cet arrêté de la préfecture de police de Paris considérant que ces actions policières entravent le travail de réduction des risques et constituent une atteinte sérieuse à la liberté et la dignité des personnes consommatrices de drogues les plus précaires.
Télécharger le rapport du collectif « Le revers de la médaille »
Le rapport sera présenté lors d’un évènement public gratuit le jeudi 6 juin à 18h à la Cité fertile à Pantin.