Résoudre la « crise du crack », c’est possible : haltes soins addictions et soin résidentiel sont des solutions complémentaires
L’actuelle « crise du crack » nous rappelle que l’ampleur des problèmes que connaissent les personnes concernées impose des réponses combinées : les haltes soins addictions en constituent une facette essentielle en permettant notamment des premiers contacts avec les dispositifs de soins. Mais les centres résidentiels en sont l’autre aspect, tout-aussi indispensable.
Face à des discours qui opposent bien trop souvent la réduction des risques au sevrage, la Fédération Addiction tient à rappeler la complémentarité des dispositifs et publie un dossier de plaidoyer en ce sens, avec toujours au cœur de nos préoccupations : les besoins et la santé des personnes, sans perdre de vue les enjeux de tranquillité publique.
L’arrêté portant approbation du cahier des charges national relatif aux « haltes “soins addictions” » a été publié au Journal officiel ce 23 février 2022. Il s’agit d’une très bonne nouvelle : les dispositifs de consommation à moindre de risque, dont toutes les études démontrent l’utilité et la pertinence, vont pouvoir se poursuivre et se développer.
Les haltes soins addictions, dispositif adapté pour les usagers de drogues dans l’espace public
Tant les différentes expériences étrangères que l’évaluation en 2021 du dispositif en France par l’INSERM l’ont démontré : les salles de consommation à moindre risque sont pertinentes pour réduire les consommations dans l’espace public et les risques pour la santé des consommateurs de drogue mais aussi pour permettre l’accès au dispositif de soins des addictions.
Avec ce nouveau cadre juridique, qui fait suite à la loi de financement de la Sécurité sociale 2022, de nouveaux espaces, désormais appelés « haltes soins addictions » (HSA) vont pouvoir ouvrir, adossés à des centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues (CAARUD) et à des centres de soin, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Ces HSA vont pouvoir proposer non seulement un espace de consommation à moindre risque mais également un accueil personnalisé, un accompagnement social, un dépistage des infections transmissibles, des soins médicaux et infirmiers avec une bonne articulation avec les dispositifs de soins.
Ces espaces, qui doivent le plus rapidement possible se compléter de dispositifs mobiles pour aller au-devant de publics très éloignés du soin, sont un élément essentiel de l’accompagnement global nécessaire pour faire face aux problèmes liés à la consommation de drogues dans l’espace public. Mais ils ne peuvent pleinement jouer leur rôle qu’en lien étroit avec les dispositifs de soins.
Les HSA sont complémentaires de l’offre de soin
L’offre en haltes soins addictions ne peut prendre son plein effet qu’en étant bien intégrée — comme le rappelle sa nouvelle dénomination — dans l’ensemble du dispositif de soins et notamment le soin résidentiel afin que les usagers qui le souhaitent puissent évoluer vers d’autres formes d’accompagnement et de soins les éloigant du monde de la rue.
Car si certains discours opposent volontiers les « salles de consommation à moindre risque » aux approches fondées sur le sevrage et l’abstinence, les professionnels qui prennent en charge les consommateurs d’opiacés ou de crack savent bien que ce clivage est stérile. Les demandes et les besoins des personnes sont évolutifs et appellent une diversité de réponses dans une logique de parcours.Il ne peut pas exister de réponse univoque, standardisée.
Ainsi, si l’on souhaite réellement résoudre le problème des consommations dans l’espace urbain, il faut accepter la pluralité et la complémentarité d’approches individualisées.
Contact presse
Benjamin Tubiana, responsable de communication
b.tubiana@federationaddiction.fr • 06 15 62 81 08
À propos de la Fédération Addiction
La Fédération Addiction est le premier réseau d’addictologie de France. Elle regroupe 190 associations, 850 établissements et services de santé, de prévention, de soins et de réduction des risques et plus de 500 médecins et pharmaciens.