Les CSAPA référents en prison : un bilan après douze ans d’existence
Quelles évolutions pour les CSAPA référents ?
Créés en 2010, les CSAPA référents en milieu pénitentiaire ont pour mission principale d’assurer la continuité des soins pour les personnes détenues présentant des conduites addictives, notamment en préparant leur sortie. En 2019, la Fédération Addiction publiait un premier état des lieux, pointant l’absence de cahier des charges formalisé, l’isolement des professionnels et les difficultés d’articulation avec les acteurs locaux.
Cinq ans plus tard, une nouvelle enquête auprès de 77 CSAPA référents (sur 126 interrogés) révèle des évolutions, mais aussi des défis récurrents liés aux moyens humains et matériels insuffisants, ainsi qu’à un rôle encore flou au sein de l’organisation des soins en détention.
Des moyens encore limités
Deux tiers des CSAPA référents jugent leurs moyens humains insuffisants pour remplir leurs missions, et 38 % mobilisent davantage de ressources que celles prévues. L’accès à des bureaux dédiés, à du matériel informatique et à une connexion internet reste sporadique, compliquant l’efficacité des démarches administratives et la confidentialité des consultations.
Une articulation inégale avec les partenaires
L’enquête montre une coordination variable avec les unités sanitaires, les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) et d’autres acteurs de la détention. Près de 30 % des professionnels déclarent effectuer des tâches dépassant leur mission initiale, souvent à cause de lacunes chez leurs partenaires. La mise en place d’outils de réduction des risques, pourtant essentielle, est encore trop limitée, avec des blocages administratifs persistants, notamment pour des dispositifs comme les programmes d’échange de seringues.
Des perspectives pour l’avenir
Les résultats de cette enquête soulignent la nécessité d’un cadre plus clair et de moyens renforcés pour les CSAPA référents. La Fédération Addiction s’engage à porter ces demandes auprès des pouvoirs publics, afin d’améliorer les conditions d’exercice en détention et de garantir un meilleur accompagnement des personnes détenues.
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