Addiction et précarité : un plaidoyer commun pour améliorer l’accompagnement des personnes
Le premier confinement a exacerbé les enjeux relatifs aux conduites addictives et aux addictions, que l’on retrouvait déjà dans les dispositifs d’accueil et d’hébergement des publics en situation de précarité.
De fait, les professionnel·le·s du secteur de la lutte contre les exclusions sont régulièrement confronté·e·s à des situations complexes du point de vue de l’accompagnement qui se rapportent aux barrières liées à leurs capacités d’accueil et à l’offre de soins : déserts médicaux, manque de moyens des structures du secteur de l’addictologie et plus globalement celui de la santé, turn over (et souffrance) des équipes, manque de formation, manque de moyens – humains, financiers, matériels, faible portage institutionnel, cloisonnement des secteurs, etc.
Ces difficultés s’illustrent par diverses situations : délais d’accès aux soins extrêmement longs et en décalage avec la temporalité des personnes concernées, manque d’adaptabilité de l’offre de soins aux spécificités des personnes en situation de précarité et d’addiction, méconnaissance des pathologies duelles4 qui représenteraient pourtant au minimum 50% des situations5. Plus globalement, des professionnel·le·s non sensibilisé·e·s et formé·e·s aux besoins des personnes en situation de précarité et d’addiction et qui, de fait, ne sont pas en mesure d’accompagner et prendre en soin les plus exclu·e·s tel qu’ils et elles le souhaiteraient – et qui en sont empêché·e·s, de plus, par le caractère illicite de certains types de consommations.
Si ces difficultés persistent, de nombreuses expériences de terrain montrent qu’il est possible de faire autrement.
la Fédération Addiction et la Fédération des acteurs de la solidarité travaillent ensemble depuis plus de 10 ans et ont produit des guides et des outils d’aide à la pratique favorisant le travail intersectoriel et permettant de faire évoluer les pratiques professionnelles et les politiques publiques.
L’articulation des interventions en prenant en compte la personne dans sa globalité, y compris le contexte dans lequel elle évolue, sans la réduire à son usage de substances psychoactives, est un enjeu pour prévenir les ruptures de parcours et les retards d’accompagnement, voire de renoncement aux soins.
Autant d’éléments de constats qui nous amènent aujourd’hui à présenter ce plaidoyer, organisé autour de quatre grands axes :
- dépénaliser l’usage simple de substances psychoactives, pour mieux accompagner ;
- agir sur les politiques publiques pour développer et pérenniser l’offre d’accompagnement global ;
- Faire évoluer les organisations en considérant l’approche de la réduction des risques et des dommages comme un préalable à tout dispositif ;
- sensibiliser et former, pour améliorer les compétences et connaissances des professionnel.le.s.
Télécharger le plaidoyer « Précarité et addictions »