Le gouvernement québécois fait le bilan de la légalisation du cannabis
Après l’Uruguay et plusieurs États américains, le Canada a légalisé le cannabis le 17 octobre 2018. Le Canada étant un pays fédéral, chaque province est responsable de la mise en œuvre de cette légalisation : certaines, comme le Manitoba, ont choisi un modèle privé. Le Québec a opté pour la création d’une société publique, la Société québécoise du cannabis, qui détient un monopole. Trois ans après sa mise en œuvre, le gouvernement québécois vient de publier un premier bilan de la légalisation du cannabis. Le constat dressé est positif : le rapport souligne un « équilibre entre la légalisation et la limitation des extrants négatifs que cela peut générer » et recommande « le maintien du modèle de vente étatique instauré au Québec. »
Une baisse constante de la consommation des jeunes
Si le rapport du ministère québécois de la Santé souligne que la légalisation du cannabis est encore récente et que les données sont nécessairement impactées par la crise du Covid-19, il constate que « la situation au regard de la consommation chez les plus jeunes est rassurante ». En effet, si 22 % des Québécois âgés de 15 à 17 ans avaient consommé du cannabis en 2018, ils ne sont plus que 19 % en 2021.
Ainsi, si la consommation de cannabis a augmenté modérément au Québec depuis 2018, cette hausse n’est sensible que chez les plus de 25 ans. En 2021, 19,7 % des Québécois avaient consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois.
En guise de comparaison, en France — où le cannabis est pourtant illégal — 22 % des 15-34 ans et 23 % des 15-16 ans avaient consommé du cannabis dans les douze derniers mois.
Le marché illégal largement minoritaire
Autre enseignement du bilan de la légalisation du cannabis au Québec : l’approvisionnement auprès du marché illégal ne représente plus que 11 % des consommateurs de cannabis dans la province contre 22 % en 2019.
Un bilan de la légalisation du cannabis qui met en avant des mesures de prévention
Selon le gouvernement québécois, le choix d’un modèle de vente étatique pour le cannabis s’appuie sur une volonté de « stimuler le transfert des consommateurs vers le marché licite sans attirer de nouveaux consommateurs » « en écartant toute notion de profits ». Loin d’une libéralisation totale, la loi québécoise encadre non seulement la vente du cannabis mais également la possession et la culture à des fins personnelles, interdit l’usage du cannabis dans certains lieux et réglemente la composition et les caractéristiques des produits et la publicité.
Le Québec a par ailleurs créé un Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis, financé en partie par la vente de cannabis.