« Intervenir en milieu festif sans se former, c’est prendre le risque d’être mal perçu et inefficace »

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Article rédigé par Sacha Hertzog 29 novembre 2024
Thone Van Den Broek est le fil rouge de la formation sur l’intervention en milieux festifs organisée par la Fédération Addiction du 29 au 31 janvier 2025. Référent festifs et analyse de drogues au CAARUD Axess - Groupe SOS à Montpellier, il anime un pôle festif actif dans des événements déclarés comme alternatifs. Il revient pour nous sur les spécificités de l’intervention en milieux festifs et sur la nécessité d'être formé pour intervenir efficacement.

Pourquoi la réduction des risques en milieux festifs est-elle si particulière ?

Thone Van Den Broek : Le moment de la fête est unique. Pour être efficaces, nous devons nous imprégner de la culture festive, nous fondre dans le décor, faire partie de la fête. C’est une approche qui diffère complètement des structures classiques. En effet, les spécificités sont nombreuses :

  • Une temporalité différente : en milieux festifs, on croise souvent les personnes une seule fois, contrairement au suivi dans les structures.
  • Des lieux et publics variés: festival, free party ou fêtes locales sont des environnements avec des contraintes et des codes culturels différents
  • Un public dans un autre état d’esprit : les festivaliers ne viennent pas chercher des soins mais vivre une expérience. L’objectif est alors de les amener à réfléchir à leurs pratiques festives dans un cadre bienveillant. Cela implique d’aborder des sujets divers comme la consommation de drogues, la sécurité routière, l’alcool, le consentement ou encore les violences sexistes et sexuelles.

Sans formation, notre discours risque d’être mal perçu et inefficace. La clef c’est d’adapter nos messages aux contextes et aux personnes.

Quels sont les enjeux d’une formation à l’intervention en milieux festifs ?

L’objectif principal est d’apprendre à intervenir dans tout type d’événement festif, qu’il s’agisse d’une fête de village, d’un festival ou d’une free party. Pour cela, les participants travailleront sur :

  • L’adaptation au contexte : comprendre ce qui est possible dans chaque situation et définir les limites de leur intervention.
  • L’acquisition d’outils pratiques : des mises en situation permettront d’expérimenter des stratégies, notamment sur des thématiques sensibles comme les violences sexistes et sexuelles ou la réassurance.
  • L’apprentissage collaboratif : les participants bénéficieront d’échanges avec des intervenants issus de divers horizons : addictologie, santé communautaire, sociologie ou associations spécialisées.

C’est une formation qui allie théorie et pratique pour permettre à chacun de se sentir à l’aise sur le terrain.

Que pourront concrètement faire les participants après la formation ?

À l’issue de cette formation, les participants seront capables de construire un projet d’intervention festif adapté à la réalité de son association ou de sa structure. Les possibilités sont multiples : proposer des actions simples comme envoyer du matériel ou former des organisateurs d’événements, mettre en place des interventions ponctuelles ou sur plusieurs jours, créer des dispositifs plus ambitieux, comme un pôle festif ou un réseau de bénévoles dédiés…

Cette formation est avant tout un tremplin pour donner aux associations les moyens d’innover dans leur approche de la réduction des risques en milieux festifs !

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