VIH et hépatite C chez les personnes qui consomment des substances par injection : les salles de consommation limitent les pratiques à risques
Une nouvelle étude scientifique confirme l’utilité des salles de consommation à moindre risque (désormais appelées haltes soins addictions ou HSA) pour préserver la santé des personnes consommatrices de drogues. L’Inserm a publié ce 27 septembre 2023 de nouveaux résultats démontrant l’intérêt des HSA dans la lutte contre les transmissions infectieuses.
L'injection, une pratique à risques
Chez les personnes qui consomment des substances par injection, le partage de matériel comme les aiguilles ou les seringues est un des principaux facteurs de risque de transmission des virus du VIH et de l’hépatite C. En France, la mise en place de programmes de réduction des risques liés à la consommation de substances (associée à l’accès aux antirétroviraux des personnes séropositives) a grandement contribué à la réduction de la prévalence du VIH chez les usagers de substances (de 40 % en 1998 à 11 % en 2011). En revanche, l’épidémie d’hépatite C, elle, reste incontrôlée avec 64 % des usagers séropositifs en 2011.
Les haltes soins addictions participent à réduire le risque infectieux
Une équipe de recherche impliquant des chercheuses et des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, de l’EHESS, des universités de Strasbourg, d’Aix-Marseille et de Bordeaux, a travaillé à évaluer l’impact des salles de consommation en France sur le partage de matériel d’injection et sur l’accès aux tests de dépistage de l’hépatite C et aux traitements par agonistes opioïdes. Grâce à des questionnaires, les chercheurs ont pu comparer les données déclaratives obtenues entre les participants ayant accès à une HSA (36 % des participants) et ceux ne bénéficiant pas de ce type d’infrastructures mais ayant accès à d’autres types de structures ou programmes de réduction des risques (64 %).
Les résultats de cette étude montrent que 1 % des participants ayant accès aux salles de consommation déclaraient être susceptibles de partager leur équipement d’injection contre 11 % de ceux n’ayant pas accès à ces lieux. « Cela représente une diminution de 90 % du risque de partage de matériel par les SCMR, déclare Marie Jauffret-Roustide, chercheuse Inserm et co-autrice de ces travaux, ce qui montre que, dans le contexte de soin français, ces lieux auraient un impact positif sur les pratiques à risque infectieux de VIH et d’hépatite C. »