Eurotox fait le point sur le phénomène des piqures sauvages
Le phénomène des piqûres sauvages (« needle spiking »), s’est initialement développé au Royaume-Uni fin 2021. Durant plusieurs semaines en 2022, des témoignages se sont multiplié en Belgique et en France. Dans une note, Eurotox fait le point sur ce que l’on sait vraiment du phénomène.
Absence de preuves tangibles
Si des témoignages de piqures ont été reccueillis en France, en Belgique ou au Pays-Bas, aucune preuve tangible et irréfutable de l’existence de soumission chimique par injection n’a à ce jour pu être décelée. Eurotox note :
- alors qu’une injection est un acte invasif qui passe difficilement inaperçu, aucun agresseur n’a pu être confondu et aucune seringue n’a été retrouvée ;
- la présence de lésions corporelles évoquant une piqûre est peu fréquente et lorsque des lésions sont identifiées, il est généralement difficile d’écarter les autres causes ;
- les analyses toxicologiques n’ont à ce jour rien révélé.
Par ailleurs, l’administration de drogues par injection à des fins de soumission chimique n’a jusqu’à présent jamais été rapportée dans la littérature scientifique : les produits administrés à des fins de soumission chimique sont habituellement incorporés dans des aliments ou des boissons.
Quelles explications ?
Pour Eurotox, l’hypothèse la plus probable à ces piqures est « un phénomène de peur sociale, favorisée par le contexte anxiogène post-covid et entretenu par les médias. » sans toutefois « faire l’impasse sur le fait que le système de détection des soumissions chimiques, de prise en charge des victimes et de dépôt de plainte n’est actuellement pas infaillible. »
Les violences sexuelles facilitées par la consommation de drogues sont une réalité encore mal-connue et sous-estimée.
La note d'Eurotox sur le phénomène des piqures sauvages