Sponsoring des opérateurs de paris sportifs : l’Autorité nationale des jeux présente ses recommandations
Sport et les jeux d’argent : un duo attrayant qui paraît indissociable… au risque de banaliser les loisirs d’argent
Le sport bénéficie largement des contrats de partenariat : 2,5 milliards d’euros par an. Si, parmi cette somme, le sponsoring par des opérateurs de jeux d’argent reste marginal (moins de 2 %), il est passé de 34 millions d’euros en 2022 à 40,7 millions en 2023, soit une progression de 20 %.
Cette pratique tend à associer encore plus dans l’esprit du public le sport et les paris sportifs. L’Autorité nationale des jeux note d’ailleurs plusieurs tendances :
- l’utilisation de plus en plus fréquente de l’image des sportifs pour promouvoir les jeux d’argent ;
- la multiplication des communications commerciales dans les enceintes sportives sur divers supports (sans qu’elles soient accompagnées des messages de mise en garde obligatoires) ;
- l’apparition, sur plusieurs sites d’organisations sportives, de liens de redirection invitant directement à parier et renvoyant aux sites des opérateurs de paris sportifs.
Les paris sportifs comportent pourtant des risques de pratiques excessives et pathologiques : pour que parier reste un plaisir, la Fédération Addiction souhaite mieux encadrer les pratiques marketing des opérateurs et a formulé des propositions en ce sens.
L'ANJ présente de nouvelles lignes directrices
La publication de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) concernant nouvelles recommandations et lignes directrices est une bonne nouvelle pour la régulation des pratiques des opérateurs afin de protéger la santé publique. Cette publication porte sur trois axes :
- la protection des mineurs,
- la prévention du jeu excessif ou pathologique,
- et la lutte contre les opérateurs illégaux.
L’objectif est de guider les opérateurs de jeu afin qu’ils protègent les personnes vulnérables face aux jeux d’argent.
Toutefois, ces recommandation se font sont une « première réponse, à droit constant ». Pour la Fédération Addiction, certaines régulations mériteraient d’être renforcés notamment l’utilisation de l’image de sportifs, l’application réelle de l’interdiction de vente aux mineurs ou encore les publicités lors des matchs eux-mêmes : ces changements nécessiterait des changements législatifs ou réglementaires.
Plusieurs pays européens vont aujourd’hui plus loin que la France en interdisant tout simplement les partenariats sportifs avec des opérateurs de jeux d’argent. C’est le cas de l’Espagne, l’Italie et la Suisse qui devraient être bientôt rejoints par la Belgique et les Pays-Bas.
Lignes directrices et recommandations de l'ANJ sur les partenariats sportifs