Radio France révèle l’ampleur de l’influence du lobby de l’alcool
Une enquête de Radio France met en lumière l’influence considérable exercée par le lobby de l’alcool sur les politiques publiques françaises. Les industriels, regroupés en puissants collectifs, parviennent à freiner toute régulation, que ce soit l’instauration de taxes spécifiques, la reconnaissance des risques sanitaires ou le soutien à des campagnes de prévention comme le Dry January.
Un lobbying omniprésent avec un réel impact sur les politiques publiques
Selon Radio France, les industriels de l’alcool mobilisent un vaste réseau d’influence, avec des relais jusqu’au Parlement et dans les plus hautes sphères de l’État. Leurs arguments, souvent centrés sur la protection de l’économie et du patrimoine viticole, s’imposent face aux besoins de la santé publique. Ce poids politique se traduit par des décisions qui épargnent l’alcool de mesures pourtant appliquées à d’autres produits jugés nocifs, comme le tabac ou le sucre. À titre d’exemple, les propositions de taxation des bières fortes ou sucrées dans le dernier projet de budget de la sécurité sociale ont été abandonnées, malgré les 49 000 décès annuels attribués à la consommation d’alcool en France.
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Le paradoxe du Dry January
Le Dry January illustre parfaitement ce déséquilibre. Soutenu par des associations de terrain, et notamment la Fédération Addiction, ce défi ne bénéficie d’aucun soutien institutionnel à l’exception de quelques collectivités. Ce manque de reconnaissance officielle découle directement des pressions exercées par les producteurs d’alcool. Ces derniers considèrent toute action visant à réduire la consommation d’alcool comme une menace à leur activité économique, alors même que des études montrent les bénéfices sanitaires évidents d’une baisse de la consommation.