La prolongation des haltes soins addictions adoptée par l’Assemblée nationale
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a été adopté ce 26 octobre par les députés. Son article 43 permet la prolongation des haltes soins addictions, nouveau nom des salles de consommation à moindre risque. Ce dispositif pourra désormais être mis en place par un CSAPA, un CAARUD ou une unité mobile. La Fédération Addiction, impliquée depuis des années sur ce dispositif, avait appelé de ses vœux ces mesures.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, l’avait annoncé en septembre lors du 10e congrès de la Fédération Addiction : les salles de consommation à moindre risque vont devenir des « haltes soins addictions ». Leur expérimentation sera prolongée de trois années. L’article 43 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022, qui vient d’être adopté par l’Assemblée nationale, vient confirmer cette annonce.
Les haltes soins addictions : un dispositif efficace qui est prolongé…
L’expérimentation des salles de consommation à moindre risque avait été autorisée et encadrée par la loi de modernisation du système de santé de 2016. Cette mesure a été prise après plusieurs années d’implication des associations, notamment de la Fédération Addiction, dans le cadre du collectif du 19-Mai 2009. Nous nous étions engagés dès les débuts en faveur de l’ouverture de ces dispositifs à l’efficacité prouvée depuis des décennies en Europe et dans le monde. Très attendue par le terrain et recommandé par le rapport INSERM sur ce dispositifs, la prolongation aujourd’hui validée par les députés devrait permettre de mettre en place les projets en cours de discussion dans différentes villes, au-delà de l’échéance initialement prévue en 2022.
S’appuyer sur CAARUD, unités mobiles mais aussi CSAPA c’est l’avancée des espaces de consommation à moindre risque nouvelle formule #HSA #PLFSS2022 et demandé par notre réseau. Merci @CarolineJanvier @AssoAurore @GSOSsolidarites @AOppelia https://t.co/fia7giUtKL
— Fédération Addiction (@FedeAddiction) October 23, 2021
… mais qui évolue
Les deux salles de consommation actuellement ouvertes en France, à Paris et Strasbourg, ont déjà fait évoluer les représentations. Mais un effort de pédagogie autour de la question des usages dans l’espace public est toujours nécessaire. Par leurs actions, la Fédération Addiction, ses adhérents et partenaires continueront à contrer les idées reçues sur ce dispositif indispensable qui permet, comme le prouvent les études sur la question :
- de réduire les risques pour la santé des usagers de drogue,
- de leur proposer l’accès à un parcours de soin
- d’améliorer la tranquillité dans le quartier.
Dans cette droite ligne, le PLFSS 2022 prévoit désormais que les ces espaces, renommés « haltes soins addictions », soient portés par les structures médico-sociales que sont les CAARUD (centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues) ou, suite à un amendement adopté vendredi soir et conformément aux recommandation de l’INSERM, par les CSAPA (centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie). Ils pourront être implantés dans les mêmes locaux que ces centres ou bien des locaux distincts ou être situés dans des structures mobiles.
La Fédération Addiction se félicite de l’adoption de ces mesures par l’Assemblée nationale et poursuit son travail de soutien avec ses adhérents impliqués dans cette nouvelle offre, en partenariat avec les organisations également investies sur ce thème. Le PLFSS doit maintenant être examiné par le Sénat.
Lire le dossier législatif sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2022
Salles de consommation à moindre risque : réponses à quelques idées reçues