En dix ans, plus de 3000 personnes ont été exécutées pour infractions aux lois sur les stupéfiants dans le monde

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Article rédigé par Benjamin Tubiana-Rey 15 mai 2024
Entre 2014 et 2023, presqu'une exécution sur trois dans le monde est liée à une infraction aux lois sur les stupéfiants : c'est le bilan que fait Harm Reduction International. L'ONG appelle à un moratoire sur les exécutions et demande à l'Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (ONUDC) de prendre position plus clairement sur la question.

Huit pays appliquent la peine de mort pour des infractions liées aux drogues

Depuis 2007, l’ONG Harm Reduction International (HRI) publie un rapport annuel sur l’application de la peine de mort pour des infractions liées aux stupéfiants dans le monde.

Dans un bilan portant sur la décennie 2014-2023 publié le 7 mai 2024, HRI analyse les principales tendances concernant les personnes se trouvant dans le couloir de la mort, les condamnations à mort et les exécutions pour des infractions liées à la drogue, ainsi que les principales évolutions au niveau national et international. L’ONG compte ainsi :

  • huit pays qui ont appliqué la peine de mort pour des infractions liées aux drogues,
  • 3113 personnes exécutées pour des infractions liées aux drogues, soit presque un tiers du total des exécutions,
  • au total, sur les 34 pays conservant la peine de mort dans leurs lois, 12 la prévoient de manière obligatoire pour au moins une infraction liée aux drogues.

La communauté internationale doit s'emparer du problème

Dans son bilan, Harm Reduction International note que, ces dernières années, l’Office des Nations-unies contre la drogue et le crime (ONUDC, l’organe des Nations-unies chargé des drogues) n’a pas pris publiquement position sur la peine de mort pour les infractions liées à la drogue. Cela marque une régression de sa position sur cette question.

HRI appelle les pays abolitionnistes, ainsi que les agences et organismes internationaux, y compris les Nations-unies, à cesser de financer les politiques punitives et les régimes qui maintiennent la peine de mort pour les délits liés à la drogue. L’ONUDC devrait accorder une attention plus ciblée à l’application de la peine de mort pour les infractions liées à la drogue au niveau mondial, en surveillant les violations des droits humains commises lors de son application et en condamnant, publiquement et par les voies diplomatiques appropriées, toutes les exécutions prononcées au nom de la lutte contre la drogue.

Télécharger le rapport de Harm Reduction International (anglais)