Casinos en ligne : la Fédération Addiction demande à être associée aux consultations

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Article rédigé par Benjamin Tubiana-Rey 29 octobre 2024
La Fédération Addiction se félicite du retrait de l’amendement gouvernemental au projet de loi de finances 2025 visant à autoriser les casinos en ligne. Alors que le gouvernement a annoncé ouvrir une consultation avec les acteurs économiques sur la question, nous demandons dans un courrier aux ministres de la Santé et du Budget à ce que les acteurs de l'addictologie y soient également associés. Les jeux de hasard et d’argent posent des risques majeurs d’addiction qui nécessitent une approche équilibrée mobilisant une perspective économique mais également sanitaire.

En 2019, 1,4 million de Français étaient à risque de jeu excessif, dont près de 400 000 souffraient de troubles de jeu pathologique. Ces données soulignent l’urgence d’encadrer rigoureusement le marché des jeux d’argent dans une logique de réduction des risques.

Dans ce contexte, la légalisation potentielle des casinos en ligne pose d’importantes questions de santé qui ne seraient être réglées à la va-vite par un simple amendement au projet de loi de finances. Son retrait par le gouvernement, annoncé le 27 octobre, est donc une bonne nouvelle.

La concertation annoncée par le ministre du Budget est une opportunité unique pour concevoir un modèle équilibré et protecteur, en cohérence avec des objectifs de santé publique.

La Fédération Addiction souhaite que toute évolution du marché des jeux repose sur une évaluation des bénéfices et coûts sociaux des libéralisations précédentes, notamment les paris en ligne. Cela pose également la question des moyens alloués à l’Autorité nationale des jeux. La régulation des casinos en ligne demanderait en particulier un ensemble de limites et d’interdictions complexes en fonction des lieux, des horaires, des publics…

Il est donc indispensable que les acteurs de la santé, et en particulier ceux spécialisés en addictologie, soit partie intégrante de la concertation annoncée. La Fédération Addiction a adressé un courrier en ce sens aux ministres de la Santé et du Budget.