Accompagnement des usagers de cocaïne dans les structures d’addictologie : résultats de l’état des lieux
Qui sont les usagers de cocaïne accueillis dans les structures d’addictologie ? Et comment sont-ils accueillis ? Ces structures arrivent-elles à appliquer les recommandations en la matière ? Quels sont les outils à disposition ?
Dans le cadre du projet AIPAUC (« Améliorer l’information, la prévention et l’accompagnement des usagers de cocaïne »), la Fédération Addiction a mené un état des lieux auprès des CSAPA, CAARUD, CJC, dispositifs de soins résidentiels, ELSA, consultations hospitalières d’addictologie, associations ou collectifs intervenant en milieux festifs et unités d’addictologie hospitalières. Ce projet est soutenu par le Fonds de lutte contre les addictions.
Cet état des lieux permet déjà d’identifier les besoins, notamment en termes de partenariats et de formation. Des groupes de travail vont se mettre en place : vous pouvez y participer.
Quels sont les usagers de cocaïne accueillis ?
157 structures ont répondu au questionnaire, parmi elles, deux tiers sont des CSAPA et CAARUD en grande majorité inscrites dans le secteur urbain ou semi-urbain. 46 % des structures déclarent que la forme la plus consommée est la cocaïne basée (« crack »), 35 % des structures ont des usagers qui consomment de la cocaïne basée et en poudre.
La grande majorité des structures constatent une hausse des usages, notamment de cocaïne basée.
Pour 70% des structures ayant répondu à l’état des lieux, l’âge moyen est entre 31 et 40 ans. Ces consommateurs peuvent être précarisés ou insérés (mais 29 % des structures accueillent un public uniquement précaire). 92 % des structures déclarent que la majorité des usagers de cocaïne consomment d’autres produits, notamment l’alcool, le cannabis et des opioïdes.
Quel accompagnement ?
Pour 31 % des structures, la cocaïne est la porte d’entrée de l’accompagnement des usagers de cocaïne. Pour 40 %, il s’agit de la cocaïne mais en association avec d’autres produits.
88 % des structures connaissent les recommandations de la Haute Autorité de santé sur l’accompagnement des usagers de cocaïne déclarent les appliquer… mais elles sont encore un tiers d’entre elles à ne pas les connaitre.
Si 83 % des structures répondantes abordent systématiquement la consommation de cocaïne lors de l’accueil des usagers, seules 35 % parviennent à mettre en place des actions spécifiques sur ce produit et, parmi elles, à peine la moitié appliquent des accompagnements personnalisés selon le public (femmes, précaires, milieux festifs, jeunes…).
Un besoin de partenariats
Les structures qui ont répondu à l’état des lieux ont noué des partenariats avec des professionnels de l’AHI, de la santé somatique ou psychiatrique, des salles de consommation lorsqu’elles existent. Toutefois, les trois quart des structures répondantes déclarent rencontrer des difficultés lorsqu’il s’agit d’orienter les usagers vers des professionnels non spécialisés.
À noter également : 93 % des structures répondantes n’ont pas mis en place de partenariats avec des associations d’usagers.
Des freins à l’accueil identifiés
Interrogées sur les freins qui pèsent sur l’accueil des usagers de cocaïne, la majorité des structures citent le manque de moyens humains et le manque de lien avec la psychiatrie. Mais c’est surtout, pour deux tiers d’entre elles, le manque d’outils dédiés qui est visé.
Ces constats prouvent toute l’utilité du projet AIPAUC pour améliorer l’accueil et l’accompagnement des usagers de cocaïne. Des groupes de travail thématiques sont ainsi en cours de constitution !