Accidents de la route sous l’emprise de produits psychoactifs : renforcer la prévention, améliorer les contrôles, réduire les risques
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Ces derniers jours, plusieurs graves accidents de la route ont eu lieu impliquant des conducteurs testés positifs à des substances psychoactives (alcool et/ou drogues illicites). La Fédération Addiction exprime son émotion face à ces drames et sa sympathie aux familles et aux proches des victimes.
Selon la Sécurité routière, parmi les accidents mortels, un sur cinq implique un produit stupéfiant et 30 % l’alcool, les associations de consommations ayant un rôle particulièrement aggravant. Plus que jamais, éviter ces drames doit être un enjeu de politique publique. Cela implique bien évidemment des contrôles efficaces mais également des actions de prévention plus importantes.
La prévention, meilleur outil pour éviter des morts
Éviter les accidents, c’est d’abord éviter que des individus prennent la route sous l’emprise de substances psychoactives et cela passe par la prévention.
Les actions de prévention généralistes, mais également celles ciblant les publics les plus à risque de prendre le volant après avoir consommé (notamment les jeunes), doivent être renforcées. Cela doit être le cas pour l’alcool mais également pour les substances illicites : malgré leur interdiction ces consommations existent, leur impact négatif sur les capacités à conduire doit faire l’objet d’une communication spécifique et explicite pour aider ces usagers à mieux prendre conscience des risques qu’ils prennent et qu’ils font courir aux autres.
Contrôler plus efficacement
La réduction des accidents de la route liés aux consommations de substances psychoactives suppose également un contrôle efficace des conducteurs par les forces de l’ordre. Mais si les contrôles d’alcool dans l’air expiré et dans le sang sont fiables et traduisent fidèlement le niveau d’influence de l’alcool sur la conduite de la personne contrôlée, le contrôle des substances psychoactives autres que l’alcool est quant à lui plus délicat. Ainsi, concernant le cannabis — substance la plus rencontrée — le dépistage s’appuie d’abord sur des tests salivaires qui, s’ils sont positifs, témoignent d’une consommation passée mais ne permettent pas de savoir si la personne est encore sous l’emprise du produit au moment du contrôle ou de l’accident, ce qui est évidemment essentiel en la matière.
C’est ainsi que le projet de recherche DRUID (Driving Under the Influence of Drugs, Alcohol and Medicines in Europe) de l’Union européenne propose dans ses conclusions de promouvoir des régulations et des contrôles fondés sur les données scientifiques et de définir au niveau européen des seuils biologiques de détection analytique traduisant une conduite réellement sous influence des substances consommées. De même, il est proposé de croiser ces données avec des tests comportementaux établissant l’altération psychomotrice.
En savoir plus sur les tests comportementaux
Déjà employés par plusieurs pays d’Europe ou aux États-Unis, les tests comportementaux consistent pour un agent de police à vérifier en quelques minutes sur le lieu du contrôle routier des éléments comme le comportement, la démarche, la coordination des mouvements, l’élocution. Les tests comportementaux ont l’avantage de vérifier très concrètement la capacité d’une personne à prendre le volant, quelles que soient les substances consommées.
La Fédération Addiction a soutenu ces propositions lors des consultations organisées en France par les pouvoirs publics dans le cadre de la prochaine révision du dispositif d’inaptitude médicale à la conduite conformément à la directive européenne encadrant cette question.
Jean-Michel Delile, président de la Fédération Addiction :
Les tragiques évènements de ces derniers jours sont l’occasion de répéter encore et toujours des conseils essentiels de réduction des risques : prendre le volant après avoir consommé de l’alcool et/ou des drogues illicites est dangereux, associer les consommations de plusieurs produits multiplie les risques et est totalement incompatible avec la conduite.
À propos de la Fédération Addiction
La Fédération Addiction est le premier réseau d’addictologie de France. Elle regroupe 190 associations, 850 établissements et services de santé, de prévention, de soins et de réduction des risques ainsi que 500 adhérents individuels, notamment médecins et pharmaciens de ville.
Contact presse
Benjamin Tubiana-Rey
responsable plaidoyer et communication
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