Pendant le confinement, les jeux doivent pouvoir rester des jeux
Le jeu d’argent et de hasard (JAH) est un des rares loisirs payants à subsister depuis de début de la crise sanitaire liée au Coronavirus. La fermeture des bars et cafés a mis à l’arrêt les courses du PMU et la loterie instantanée de la Française Des Jeux. Les paris sportifs nationaux sont suspendus, même si certains subsistent sur des épreuves, de plus en plus rares, se tenant à l’étranger.
L’offre de jeux en ligne perdure et les buralistes continuent à vendre des tickets à gratter de la Française des Jeux.
Rapidement après le début du confinement, la Fédération Addiction avait constaté, via son réseau de membres, un transfert de joueurs en dur (paris sportifs, hippiques…) vers les sites de jeux en ligne (poker notamment) ajoutant ainsi à la dimension addictive des jeux, celle des écrans et de leur disponibilité. Elle avait également noté une tendance à la hausse des appels de personnes en difficulté avec les jeux. Cette hausse semblait également concerner le numéro d’appel de Joueur info service.
Dans un communiqué de presse du 14 avril , l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL- future Autorité Nationale des Jeux) confirme ce report important des joueurs vers les sites de poker. Elle attire également l’attention sur le risque de report vers une offre illégale de jeux en ligne ne répondant pas aux obligations de régulation prévues par la Loi et publie des recommandations à destination des joueurs afin de les aider à garder la maitrise de leur pratique du jeu.
La Fédération Addiction invite l’ensemble des parties prenantes (pouvoirs publics, opérateurs, acteurs de la prévention et du soin) à contribuer à ce que le jeu reste un loisir. Elle regrette que les incitations publicitaires se multiplient dans les médias et sur les réseaux sociaux, dans un contexte où ces derniers deviennent un espace de communication essentiel.
Le jeu ne doit pas être élevé au rang de solution financière miracle pour résoudre un problème économique personnel ou un problème de finances publiques. La tentation est grande de vouloir provoquer la chance, en pensant « Pourquoi pas moi ? J’y ai bien droit ! Je souffre tellement pendant cette crise, je m’ennuie, c’est une évasion, et puis c’est mon argent ! ». Le contrôle qui s’exerce au sein de chaque famille, pour protéger le joueur de l’excès, de la perte de contrôle, peut être source de tensions, de conflits, voire de violences. La vigilance est donc de mise.
Malgré le confinement, les professionnels des addictions, et tout particulièrement ceux spécialisés « Jeux d’argent et de hasard » au sein des Centres de Soin, d’Accompagnement, et de Prévention en Addictologie (CSAPA) et dans certains hôpitaux, restent mobilisés pour aider et accompagner les joueurs en difficulté.
Contact presse
Georges Martino – Déléguée Général adjoint
g.martinho@federationaddiction.fr
Tel 01 43 43 72 38 – 06 95 18 35 50
Télécharger le communiqué en PDF