« Grâce au Mois sans tabac, de nombreuses actions sont possibles ! » : rencontre avec le CSAPA les Apsyades
Le CSAPA des Apsyades réalisent des actions depuis le lancement du Mois sans tabac en 2016. Que faites-vous concrètement ?
Marie-Alice Robert : Grand public, public spécifique en lien avec des partenaires, action au sein du CSAPA… Grâce au Mois sans tabac, de nombreuses actions sont possibles !
Ainsi, nous travaillons avec la ville de Nantes pour l’organisation de journées forum. Ce type de grand rassemblement dans un lieu public passant a l’avantage de permettre d’aller au-devant des usagers. Concrètement, nous sommes présents sur une place publique et les passants ont la possibilité de venir discuter avec des professionnels du CSAPA ou de pneumologie grâce à la présence de la Société française de pneumologie. De la documentation est proposée via l’IREPS et ils peuvent également tester leur souffle via un CO testeur.
Nous avons également formé des professionnels de la ville de Nantes ou de l’insertion sur les questions du tabagisme grâce à une formation de formateurs du RESPADD. Nous avons ainsi réalisé des accompagnements dans un centre d’aide par le travail où la question du tabac est parfois plus compliquée à aborder car les éducateurs se trouvaient en difficulté pour en parler. Nous avons donc réalisé une journée de formation sur les addictions, les risques liés au tabac, la réduction des risques, etc. Cela leur a permis de développer une posture commune et de mettre de mots sur la question.
Enfin, au sein du CSAPA, j’ai animé des groupes de sophrologie, une fois par semaine, à l’occasion du Mois sans tabac. Ces groupes sont destinés à des personnes hors de notre file active.
Quel est l’intérêt de s’inscrire dans une opération comme le Mois sans tabac ?
Ce n’est pas forcément facile d’atteindre les usagers de tabac en dehors d’autres addictions. En nous rattachant à l’opération Mois sans tabac, nous pouvons utiliser plus facilement divers canaux : le bouche à oreille, les radios locales, le Facebook de la ville de Nantes, etc.
Par ailleurs, beaucoup de professionnels avaient des représentations : au début, le tabac n’était pas considéré comme la priorité. Au final beaucoup de professionnels ont finalement eux-mêmes arrêté de fumer ! En fait, le Mois sans tabac permet de pouvoir parler du tabac en transparence dans les équipes mais aussi d’oser une parole avec les usagers.
Par ailleurs, c’est vraiment vécu comme un défi, une expérience du moment donc sans jugement et culpabilisation en cas d’échec.
Que conseilleriez-vous pour se lancer dans le Mois sans tabac ?
La première chose, c’est de parler du tabac, ne serait ce qu’en consultation. Souvent les personnes sont hésitantes mais on peut déjà les inciter à s’inscrire sur le site du Mois sans tabac.
Il faut également déconstruire l’idée selon laquelle, on ne peut pas parler du tabac si on est soi-même fumeur, ou au contraire si l’on ne fume pas. En tant que professionnel de l’addictologie, nous sommes tout à fait légitimes pour aborder cette question avec nos patients et pour les accompagner. Pour ma part, je travaille beaucoup sur l’instant présent en les amenant à prendre conscience de leur souffle durant une consultation. Les effets peuvent surprendre !