Ségur de la Santé : contributions de la Fédération Addiction
Suite à la crise du Covid-19, le ministre des solidarités et de la santé a lancé le 25 mai un chantier visant à organiser le « plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières ».
Les concertations nationales sont sur l’ensemble des thématiques avec les acteurs concernés, et en particulier sur la revalorisation des parcours professionnels. La Fédération Addiction y contribue nationalement et en région, grâce à l’implication des unions régionales notamment dans les CRSA. Les conclusions de l’ensemble des concertations menées dans le cadre du « Ségur de la santé » seront rendues d’ici mi-juillet.
Structuration du Ségur
Baptisé le « Ségur de la santé », le plan de travail s’appuie sur 4 piliers. les quatre « piliers » (voir plus bas) sur lesquels devra reposer le futur plan :
Début juin, une consultation a été lancée pour tirer pleinement et collectivement les leçons de la crise, notamment sur ce qui a bien fonctionné pendant cette période extraordinaire, à travers :
- Des sessions de partage d’expérience au sein des structures en lien avec les agences régionales de santé (ARS) et les collectivités souhaitant s’engager ;
- Un espace d’expression en ligne à destination de tous les professionnels de santé.
Ce questionnaire en ligne est désormais clôturé. Nous vous partagerons les résultats dès que le ministère les aura communiqués.
Les contributions fédératives
La Fédération Addiction a contribué à ce chantier des pouvoirs publics grâce à l’implication et à la mobilisation de ses membres via les unions régionales et ce malgré des délais très serrés.
Ainsi, elle porte au niveau national et dans chaque CRSA et CTS où ses UR sont impliquées via une contribution écrite, construite à partir de la structure en 4 piliers. Elle a également été communiquée au CESE dans lequel nous sommes impliqués depuis de nombreuses années.
Télécharger la contribution fédérative
Elle a été rédigée sur la base de nos recommandations précédentes et à partir des leçons que nous commençons déjà à voir émerger de la crise que nous venons de vivre.
Nous avons également participé à une contribution partenariale avec la FAS et la FSH, et d’une contribution via la Conférence Nationale de Santé, dans le cadre de notre implication dans la Société Française de Santé Publique.
Nos recommandations en synthèse
Pilier 1 : Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent
- Inclure les professionnels médicaux et paramédicaux des établissements sociaux et médicosociaux et toutes les professions non médicales du soin dans la revalorisation salariale avec un focus sur les acteurs de la prévention
- Organiser une feuille de route de formation continue croisée pour les professionnels de la santé non spécialisé en addictologie en favorisant par exemple les stages d’internes hors-hôpital pour la médecine générale et les spécialités et notamment en établissements sociaux et médicosociaux (ESMS) spécialisés en addictologie.
- Développer les missions ressources et coopération entre acteurs dès la formation initiale et intégrer les modules d’échanges de pratiques intersectorielles dans les priorités de la formation continue.
- Promouvoir la mobilité des métiers via par exemple le développement des diplôme d’Infirmier en Pratique Avancée (IPA) et des Validations des Acquis de l’Expérience (VAE)
Pilier 2 : Définir une nouvelle politique d’investissement de financement au service des soins
- Engager un plan de programmation et faire évoluer les dotations de l’ONDAM des ESMS en fonction des besoins, avec une priorité sur les CSAPA, les CJC et les CAARUD
- Pérenniser les financements de la prévention en les intégrant à l’ONDAM, afin d’avoir une structuration programmatique des actions, sur la base des outils d’évaluation interne et externe existants pour les ESSMS.
- Construire une cartographie des besoins prioritaires en santé pour organiser l’offre (et non l’inverse) et orienter les financements.
Pilier 3 : Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes
- Développer les actions hors les murs et de proximité (que les équipes spécialisées aillent dans les « milieux de vie » et co-construisent avec les professionnels du milieu un cadre d’intervention
- Organiser à partir des acteurs ressources présents sur chaque territoire, les outils d’accompagnement et d’orientation en fonction des parcours de vie des personnes
- Consolider les dispositifs de coopération entre acteurs spécialisés et non spécialisés : équipes mobiles sanitaires et sociales, hébergement thérapeutique intersectoriel, plateformes d’appuis, travail pair…
- Adopter un plan ambitieux d’investissement en équipement des ESMS accueillant des publics à difficultés spécifiques en outils numériques
Pilier 4 : Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires, au service des usagers
- Simplifier les instances de pilotage de la politique régionale de santé pour en renforcer la lisibilité.
- Faire du décloisonnement et de la coordination entre instances de gouvernance et parties prenantes concernées par la politique régionale de santé (ARS, MILDECA, collectivités territoriales, administrations décentralisées, éducation nationale, justice, culture) une priorité.
- Construire et financer les dispositifs en amont de l’hôpital, avec un accès à la médecine de ville et une identification des recours aux services médicosociaux mieux structurés.
- Inclure et renforcer le rôle des instances de démocratie sanitaire et notamment des CRSA, en leur donnant un rôle décisionnaire et non plus seulement consultatif.
- Développer la représentation des usagers du système de santé dans la construction et le pilotage des politiques régionales de santé.