Ce rapport est l’occasion pour la Fédération Addiction de rappeler une nouvelle fois que la réduction des risques en prison, pourtant inscrite dans la loi depuis 2016, est aujourd’hui au point mort. Six ans après l’adoption de la loi, et faute de décret d’application, les détenus n’ont toujours pas accès aux dispositifs et au matériel de réduction des risques alors que le texte législatif prévoit explicitement que « La politique de réduction des risques et des dommages s’applique également aux personnes détenues, selon des modalités adaptées au milieu carcéral. »
L’OIP publie un rapport sur l’accès à la santé en prison
Dans un rapport issu de plusieurs mois d’enquête, l’Observatoire international des prisons (OIP) dresse un état des lieux de l’accès aux soins spécialisés en prison. Délais interminables, rendez-vous hospitaliers annulés faute d’escorte, examens menottés sous les yeux d’un surveillant… Les situations relevées sont extrèmement préjudiciables à la santé des détenus, alors même qu’il s’agit d’un public à la santé déjà dégradé.
L’addictologie parmi les spécialités difficiles d’accès
L’OIP relève que l’accès des détenus à des consultations d’addictologie est, comme pour d’autres disciplines, souvent très compliqué. Les problèmes soulevés sont nombreux : manque de budget pour recruter des addictologues, absence de locaux pour organiser les consultations, manque de moyens humains pour organiser des téléconsultations… La prise en charge addictologique est parfois tout simplement absente dans certains établissements pénitentiaires.
Une situation désastreuse quand l’on sait que les détenus sont un public particulièrement confrontés aux addictions. Et ce d’autant plus que l’OIP relève que le manque de soin en détention conduit à la prescription d’antalgique pour certains d’entre eux, avec le risque de développer des addictions à ces produits.