Hausse des consommations de drogues : un nouveau signal pour repenser les politiques publiques face à l’échec des approches répressives

La hausse continue de la consommation de drogues, révélée par les dernières données de l’OFDT publiées ce 15 janvier 2025, met en lumière l’échec des politiques répressives de notre pays.   

L’Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT) révèle en effet que le nombre d’usagers de cocaïne a presque doublé, passant de 600 000 en 2022 à 1,1 million en 2023, tandis que la consommation de MDMA/ecstasy progresse et que l’usage d’héroïne se diffuse. 

 Ces chiffres démontrent l’inefficacité des logiques de répression. Les professionnels des addictions, représentés par la Fédération Addiction, appellent les pouvoirs publics à enfin adopter des approches centrées sur la santé et les inégalités sociales de santé. 

La stratégie française en matière de drogues repose avant tout sur la répression des usages : actuellement, les forces de l’ordre consacrent jusqu’à 80 % de leur activité en matière de stupéfiants à poursuivre les simples consommateurs. Les gouvernements successifs ont annoncé faire de la « guerre à la drogue » une priorité, n’hésitant pas à faire des déclarations virulentes contre les consommateurs. Les chiffres publiés par l’OFDT démontrent l’échec de cette politique pour réduire les consommations.  

Parallèlement, les réseaux de trafic continuent de prospérer. Les opérations policières médiatiques ne parviennent qu’à déplacer les problèmes, sans s’attaquer aux causes profondes du phénomène, notamment les facteurs économiques et sociaux qui poussent les personnes à rejoindre les trafics. Les saisies record de stupéfiants, régulièrement mises en avant, ne constituent pas un indicateur pertinent de l’efficacité de la lutte contre le trafic, comme en témoigne la remarquable stabilité du prix de la cocaïne sur le marché. 

Une politique des drogues efficace ne peut ignorer les déterminants qui influencent les consommations. Nous vivons dans une société où les exigences de performance, la nécessité de maintenir des cadences élevées au travail et la pression constante poussent de nombreuses personnes à recourir à des substances pour tenir le rythme.

Face à cette situation, la Fédération Addiction appelle à des politiques publiques en matière de drogues privilégiant des approches basées sur la santé publique et le soutien aux personnes. Il est temps pour la France de sortir des logiques répressives, couteuses et inefficaces, pour : 

• garantir un financement pérenne pour la prévention,  

• assurer un accès universel aux dispositifs de réduction des risques,  

• renforcer les moyens alloués aux structures d’addictologie, afin d’offrir un accompagnement adapté à celles et ceux qui en ont besoin. 

La Fédération Addiction réaffirme son engagement à travailler aux côtés des pouvoirs publics et des personnes concernées pour construire des réponses efficaces, humaines et durables face aux défis posés par les addictions dans notre société.